En 2017, 1 940 cancers professionnels ont été recensés en France, selon une étude statistique publiée récemment par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM). C’est trois fois plus qu’il y a vingt ans. Face à cet accroissement, l’organisme entend mettre en place des mesures de prévention et d’accompagnement pour les salariés.
Première cause de mortalité en France selon l’INRS, le cancer est principalement dû au tabagisme et à l’alcool. Les cancers professionnels ne cessent pourtant pas de se multiplier. 1 940 cas ont été déclarés en 2017, trois fois plus qu’il y a vingt ans. Ils sont majoritairement liés aux substances chimiques et aux matériaux. Le contact avec l’amiante, par exemple, engendre 80% des cancers professionnels.
Quelles sont les personnes les plus touchées ?
La CNAM a établi le profil type des victimes. Il s’agit dans la plupart des cas d’un homme, à la retraite et âgé d’environ 68 ans, qui a travaillé en tant qu’ouvrier, notamment dans les secteurs de la métallurgie ou du BTP. Trois régions de la moitié nord de la France concentrent le plus de sinistrés : les Hauts-de-France, le Grand Est et la Normandie. Il faut dire que l’activité économique de ces territoires reposait sur les mines et les chantiers navals il y a quelques décennies.
Des nouvelles mesures pour prévenir et accompagner les salariés
Seulement un cinquième des cancers liés au travail est déclaré comme tel, estime la CNAM. Cela est en partie dû à la longue période entre l’exposition à des facteurs cancérigènes et l’apparition de la maladie, mais aussi au manque d’informations des salariés. Pour y remédier, la CNAM a lancé un programme national intitulé « Risques chimiques pros » pour la période 2018-2022. Ce programme vise à informer sur les risques d’exposition et comment s’en protéger. Il permet également d’accompagner les salariés (suivi, dépistage) afin de mieux prévenir et déceler les cancers.
Sources : Sciences et Avenir, Le Quotidien du Médecin (avril 2019)