Avec le confinement, la France vit une période inédite. Maintien d’activité, télétravail, chômage partiel, … quelle qu’elle soit, la situation est souvent génératrice de stress chez les salariés et peut favoriser les pratiques addictives. Pour prévenir ces risques, le rôle des employeurs et des professionnels de santé au travail est essentiel.
Le confinement, un facteur de risque pour les pratiques addictives
Équilibre des temps de vie bousculé, réduction de l’activité physique, isolement social, le confinement redessine notre quotidien. Pour de nombreux salariés, ce nouveau contexte peut provoquer anxiété, stress et inquiétude.
Les salariés qui télétravaillent ou sont au chômage partiel doivent faire face à l’absence de lien social et à l’ennui, deux déterminants dans la consommation de produit psychoactif (alcool, tabac, drogues, médicaments …). En effet, si les nouvelles technologies permettent de garder le contact avec les collègues, elles ne remplacent pas le lien social physique nécessaire au sentiment de bien-être.
Le travail est un environnement social structurant. A l’inverse, le domicile s’apparente à un espace de liberté. L’environnement privé réunit les conditions matérielles d’une consommation excessive de produits psychoactifs et d’une augmentation des pratiques addictives comportementales: cyberdépendance aux jeux, troubles des comportements alimentaires, achats compulsifs …
Chez les salariés maintenant leur activité (soignants, personnels des transports, de l’agroalimentaire, de la logistique, de la distribution …) les risques de fatigue et d’angoisse sont importants. Le personnel soignant est particulièrement exposé puisqu’il vit dans la crainte d’être contaminé et de contaminer son entourage. Un désœuvrement qui peut engendre une consommation, notamment de médicaments (anxiolytiques, antidépresseurs …), plus importante que d’habitude.
Dans cette situation, les individus ne sont pas égaux. Les personnes fragiles, sensibles au stress ou dépendantes risquent particulièrement de surconsommer des substances psychoactives.
Confinement et addictions : le rôle des employeurs
Le contexte inédit de pandémie et de confinement obligatoire n’exonère pas les employeurs de leurs obligations de santé et sécurité au travail.
Les entreprises demeurent toujours tenues à une obligation de sécurité de résultat à l’égard des salariés sur la prévention de la propagation du Covid-19 mais également pour tous les autres risques professionnels, et notamment, en ce qui concerne la prévention des addictions.
Mettre en place une démarche de prévention des addictions et des consommations
En effet, avec le confinement, les pratiques addictives sont susceptibles d’engendrer d’autres risques non sans conséquence pour l’entreprise: accidents du travail, augmentation et/ou aggravation des troubles psychiques, troubles du comportement, passage à l’acte sur soi ou autrui (agressions, harcèlement, suicide …).
Consommations et addictions : quelques repères
- Concernant l’alcool, le seuil à ne pas dépasser est 10 doses d’alcool par semaine (soit 2 verres par jour, 5 fois par semaine)
- Concernant le tabac, pour les personnes dépendantes à la nicotine, il est important de pouvoir fumer à l’extérieur du domicile. La période du confinement peut donc favoriser la décision de quitter cette dépendance. Dans ce cas, un accompagnement médico-psychologique par le médecin habituel ou via www.tabac-info-service.fr est conseillé.
Aussi, l’employeur doit-il s’assurer de l’existence d’un cadre et d’une organisation de travail dans le contexte de la pandémie ainsi que des moyens adaptés, en conformité avec ses obligations légales et veiller à communiquer ses informations à ses salariés.
« Quelles mesures l’employeur doit-il prendre pour protéger la santé de ses salariés face au virus ? »
PÔLE SANTÉ TRAVAIL vous accompagne
En raison de leur mission essentielle d’intérêt général de protection de la santé et de la sécurité des salariés, la Direction Générale du Travail a demandé, le 18 mars 2020, aux services de santé au travail d’assurer la continuité de leur mission auprès des entreprises des secteurs prioritaires, en adaptant leur activité et leur organisation face à l’épidémie de Covid-19.
Toutes les équipes de PÔLE SANTÉ TRAVAIL restent disponibles pour accompagner les entreprises qui, dans ces moments difficiles, doivent assurer une continuité de leurs activités.
De plus, PÔLE SANTÉ TRAVAIL a mis en place une cellule de soutien psychologique pour les salariés. Dédiée aux salariés en obligation de conserver leur activité professionnelle en lien avec la nécessité de pérenniser l’activité socio-économique du pays mais aussi aux salariésimpactés par des mesures de télétravail, cette cellule permet d’échanger en toute confidentialité avec son médecin du travail et des psychologues de santé au travail.
Liens utiles : www.addictaide.fr, www.tabac-info-service.fr