L’ergonome est au cœur de l’analyse de l’activité humaine et de l’environnement de travail. Pour comprendre le fonctionnement d’une entreprise, de ses processus, de ses collaborateurs et leurs interactions, et bien d’autres facteurs, l’ergonome observe et questionne l’activité dans son ensemble afin de concevoir ou transformer des situations de travail de manière adaptée et cohérente à l’entreprise. Aurore Butruille, ergonome chez PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord vous en dit plus sur ce métier en vidéo.
L’ergonomie, c’est quoi ?
Pour commencer, oublions toutes les idées préconçues et les préjugés sur l’ergonomie. L’ergonomie, ce n’est pas simplement une bonne chaise, une bonne table, une bonne hauteur, un bon geste ou une bonne posture. On pense de ce fait que l’ergonome est uniquement celui qui va regarder les mauvais gestes, les mauvaises postures et qu’il va apporter un catalogue de solutions toutes faites en réponse à ces mauvais gestes.
Quel est le rôle de l’ergonome ?
Il faut comprendre qu’ergonome c’est un métier qui s’intéresse à l’activité et tout d’abord à l‘activité humaine au travail, c’est-à-dire aux êtres humains et à leur diversité surtout. On prend en compte leur genre, leur âge, leur morphologie éventuellement et leurs antécédents médicaux. C’est ce qu’on va appeler les facteurs individuels. L’ergonome s’intéresse ensuite aux situations de travail dans lesquelles les salariés évoluent. Notre objet principal, central de notre travail, c’est l’activité, c’est-à-dire les différentes situations de travail : ce que font les gens, comment, avec quels outils, quels moyens, quels processus de travail et quelles compétences sont nécessaires doivent être mobilisées pour réaliser cette tâche, les différentes interactions avec les collègues et le collectif de travail.
On regarde également l’organisation du travail, la charge, les horaires, l’organisation en tant que telle avec les différents processus, procédés à mettre en place. On va regarder également les différents aléas, les régulations mises en place par les salariés, les différentes stratégies pour éventuellement compenser certaines contraintes. On va regarder l’environnement de travail, les espaces, leur agencement, les circulations, les flux, mais aussi les expositions éventuelles aux ambiances climatiques.
Concrètement, comment cela se traduit-il ?
L’ergonome questionne toutes les dimensions du travail pour identifier les éventuelles contraintes, c’est-à-dire ce qui pourrait générer des effets sur la santé des salariés, que ce soit sur la santé physique mais également sur la santé mentale. Il est important de préciser que l’ergonome va aussi identifier ce qui va bien dans le travail, ce qui fonctionne, ce qu’on appelle les facteurs de ressources comme l’autonomie, les marges de manœuvre ou le collectif de travail.
Des conseils aux entreprises ?
Nous conseillons donc de maintenir, voire de développer ces facteurs de ressources pour préserver la santé des salariés. De ce fait, l’ergonome a besoin de comprendre le travail au-delà de ce qui se voit. Le travail se compose d’une partie visible, comme les gestes et les postures, mais aussi d’une partie invisible comme la réflexion mentale ou l’ordonnancement des tâches nécessaires pour la réalisation de l’activité. C’est pour cela que l’ergonome ne donne pas de solution préconçue sans être allé voir le travail, sans l’observer, sans le questionner pour être au plus près des situations de travail diverses d’une organisation à une autre.
En conclusion ?
En conclusion, l’ergonome mobilise ses connaissances et utilise une démarche de prévention primaire alliant de l’observation et du questionnement de l’activité réelle de travail pour pouvoir concevoir ou transformer des situations de travail de manière adaptée et cohérente à l’entreprise. Nous vous invitons à vous rapprocher de votre service de prévention et de santé au travail pour être accompagné.