L’exosquelette, appareil portatif revêtu par le salarié, permet de compenser certaines tâches de travail et prévenir les risques professionnels pouvant être causés par le port de charges lourdes et la répétition de gestes. Cet appareil peut ainsi participer à la réduction des troubles musculosquelettiques (TMS) et des accidents du travail de manière plus générale. Clément TEFFRI, ergonome chez PÔLE SANTE TRAVAIL, vous éclaire sur ce sujet en vidéo. Avant de mettre en place l’utilisation de l’exosquelette en entreprise, il est nécessaire d’analyser l’ensemble de l’organisation du travail et des facteurs de risque associés. Les équipes de PÔLE SANTÉ TRAVAIL sont à votre écoute pour vous accompagner dans cette démarche.
Un exosquelette, c’est quoi ?
L’exosquelette fait partie des nouvelles technologies d’assistance physique des salariés. Il s’agit en réalité d’un appareil portatif ou d’une structure externe revêtu par les salariés pour compenser des tâches de travail qui peuvent être perçues comme pénibles ou très fatigantes pour les salariés.
Par exemple, lorsqu’un un salarié porte des charges lourdes ou exécute des gestes répétés de manière continue. Les entreprises font souvent le choix de déployer les exosquelettes pour justement réduire et permettre à l’entreprise d’avoir moins de sinistralité donc réduire les troubles musculo-squelettiques (TMS) et l’accidentologie de manière plus générale.
L’exosquelette au travail est-il une réponse pour prévenir les TMS ?
Pas forcément, puisqu’on sait très bien que l’exosquelette fait plutôt écho à la notion d’adaptation de l’homme au travail. Or, en ergonomie, on doit justement adapter le travail à l’homme, et non l’inverse. Il existe un certain nombre de limites au déploiement des exosquelettes en entreprise, tels que :
- la charge mentale, puisque le salarié ne pourra pas forcément revêtir cet exosquelette pour toutes les tâches de travail donc il va pouvoir le mettre, l’enlever, le mettre, l’enlever. Cela peut aussi être source de stress.
- le poids de l’exosquelette qui peut être plus au moins important et déformer aussi la chaîne posturale du salarié lors de certaines tâches de travail, comme par exemple des élévations de bras assez récurrents.
Quels sont les leviers pour prévenir les TMS ?
Il faut surtout avoir une démarche très globale et très collective, c’est-à-dire qu’il faut investiguer l’ensemble des facteurs de risque qui sont sources de problématiques de santé et en particulier les TMS, tels que :
- les facteurs organisationnels: on parle de marge de manœuvre pour pallier des imprévus, des aléas, des dysfonctionnements. Par exemple l’autonomie dans le travail puisque c’est aussi un levier de préservation de la santé des salariés.
- les facteurs environnementauxliés à l’environnement de travail : les postes de travail, leur implantation, le fait de travailler par exemple au froid ou d’être soumis à des vibrations.
- les facteurs psychosociaux: les relations sociales, les rapports sociaux avec ses collègues et la hiérarchie, le sens dans le travail qu’on exécute au quotidien
- les facteurs biomécaniques: les efforts, les postures, les manutentions manuelles et les exigences physiques
- les facteurs individuels: l’âge, l’expérience professionnelle individuelle, les antécédents médicaux
L’entreprise doit investiguer l’ensemble de ces facteurs pour diminuer et réduire au maximum la survenue de TMS.
En quelques mots, c’est quoi la solution ?
Il faut analyser le travail, il faut aller chercher les causes dans le travail, ce qu’on appelle en ergonomie les déterminants de l’activité, pour justement agir sur l’ensemble de ces causes pour préserver la santé des salariés et ce aussi sur le long terme, puisqu’il y a aussi un vieillissement des actifs. L’objectif est de pouvoir transformer les situations de travail en agissant sur ces causes.