Vous travaillez dans un open-space, sur des chantiers ou passez votre quotidien dans le trafic routier ? Sans le savoir vous êtes peut-être exposé au risque bruit ! Pour parler de risque bruit, il faut se référer à des valeurs limites d’exposition allant de 80 décibels à plus de 130 décibels. Lorsque le bruit dépasse ces limites, il est indispensable d’agir en prévention primaire, avec la protection collective, pour préserver la santé des travailleurs. Philippe COINTE, préventeur Hygiène et Sécurité chez PÔLE SANTE TRAVAIL vous en dit plus en vidéo à l’occasion de la semaine de la santé auditive.
Le bruit en milieu de travail, c’est quoi ?
Le bruit est présent dans tous les secteurs d’activité. Pour autant, tous les travailleurs ne sont pas exposés au risque bruit. Pour parler de risque, on se réfère à des valeurs limites d’exposition :
- la première, l’exposition moyenne journalière au poste de travail. À partir de 80 décibels, soit l’équivalent du bruit d’un aspirateur, l’entreprise doit mettre en place des mesures de prévention sans dépasser la valeur limite de 87 décibels, c’est l’équivalent du bruit d’une scie circulaire
- la seconde, l’exposition instantanée aux pics acoustiques. L’entreprise est tenue de mettre en place des actions de à partir de pics à 135 décibels sans dépasser les 140 équivalant à une cloueuse pneumatique.
Ces valeurs s’appliquent-elles à toutes les activités ?
Non, pour les emplois de bureau, ce sont des recommandations et des normes qui font référence. Elles indiquent qu’au-delà d’une exposition moyenne journalière de 52 décibels, équivalent au bruit d’un lave-vaisselle, le travail dit intellectuel sera gêné et au-delà de 55 décibels c’est le travail bureautique qui sera perturbé.
Quelles sont les conséquences sur la santé des salariés ?
Les conséquences sur la santé des salariés sont nombreuses et plus ou moins graves. Le bruit peut entraîner des dommages sur l’appareil auditif pouvant aller de bourdonnements en fin de journée qui disparaissent ou se transforment en acouphènes à la perte auditive qui, là, est irréversible. Le bruit est également un facteur aggravant au niveau physiologique. Il peut par exemple générer de l’hypertension artérielle par l’augmentation du rythme cardiaque, ou par la perturbation du sommeil… Enfin, pour les femmes enceintes une exposition aux bruits graves ou intenses peut provoquer une perte d’audition pour le fœtus, notamment lors des trois derniers mois de grossesse.
Et pour l’entreprise, quels sont les impacts ?
Le bruit perturbe l’organisation de l’entreprise et impacte directement la qualité de vie au travail. Très souvent, le bruit entraîne des difficultés de concentration ou de communication qui conduisent à des erreurs, voire des accidents. Lorsqu’il se traduit en absentéisme ou se transforme en maladie professionnelle, le risque bruit représente un coût financier pour l’entreprise. Enfin, le bruit a aussi un impact sur l’image de l’entreprise. Les environnements de travail bruyants diminuent l’attractivité de l’entreprise en termes de recrutement et de fidélisation des salariés.
Comment l’entreprise peut-elle réagir face à cette exposition ?
Souvent la réaction de l’employeur c’est de protéger les salariés via des casques ou bouchons d’oreilles, alors qu’il faut privilégier la prévention primaire et la protection collective. C’est-à-dire mettre en place des mesures organisationnelles ou techniques afin de combattre le bruit à la source : encoffrement, capotage, piège à son…. Il faut agir le plus en amont possible. Par exemple lors de l’achat des matériels, il faut porter le choix sur les équipements les moins bruyants.
PÔLE SANTÉ TRAVAIL vous accompagne !
PÔLE SANTÉ TRAVAIL dispose de compétences et de matériels spécifiques permettant d’identifier et d’évaluer les expositions des travailleurs dans les conditions réelles de travail. Ce qui permet d’apporter des conseils adaptés et individualisés. Comme pour les autres risques, notre but est d’accompagner l’entreprise afin qu’elle s’approprie ces conseils, les intègrent dans son document unique d’évaluation des risques et qu’elle les transforme en plan de prévention.