Pendant le confinement et les périodes de télétravail, maitres et animaux de compagnie se sont habitués à cohabiter ensemble, même pendant les temps de travail. Ils se voient dans l’obligation de se séparer quand il est temps de retourner au bureau… Pourtant, de plus en plus d’entreprises acceptent, voire encouragent, la présence de ces compagnons à poils au bureau. Cela améliorerait le bien-être des salariés, mais augmenteraient également leur productivité.
Que dit la loi ?
Comme il n’y a pas d’indications particulières dans le Code du travail, dans les entreprises privées, c’est le règlement intérieur qui établit le droit de venir travailler avec son animal ou non. Seules exceptions à la règle, les secteurs de l’administration et de l’alimentation, dans lesquels il est strictement interdit d’avoir des animaux.
Si le règlement le permet, il faut néanmoins demander l’approbation de son employeur, mais également de ses collaborateurs. En effet, certains pourraient ne pas se sentir à l’aise en présence de certains animaux, voire y être phobiques ou allergiques. Ne pas en tenir compte serait considéré comme une violation du droit à la personne.
De plus, la présence de certains animaux comme les chiens représente un risque pour la sécurité : il pourrait y avoir des morsures, des chutes, de la dégradation de matériel ou un manque d’hygiène. En cas d’incident, c’est la responsabilité du maître qui est mis en cause et non pas celle de l’entreprise.
Quels effets sur le bien-être des salariés ?
Plusieurs enquêtes ont pu démontrer qu’avoir un chien ou un chat avaient des effets positifs sur la santé, la pression artérielle serait réduite de 10%, sur la vie sociale mais aussi sur la productivité et la capacité à se concentrer.
En France, l’entreprise PURINA, spécialiste de l’alimentation des chiens et des chats, a lancé le programme « Pets at work » qui permet à ses salariés d’amener leur chien. Ils sont convaincus des bienfaits de la cohabitation des animaux et des humains et ont mené une étude européenne datée de 2017 dont voici les résultats :
- 40 % des gens estiment que cela améliore l’équilibre entre le travail et la vie personnelle
- 24 % des gens estiment que la présence des chiens dans les bureaux favorise un environnement plus détendu.
- 45 % des gens estiment que leur présence aide à réduire le stress au travail.
- 50 % des employés possédant un chien souhaiteraient pouvoir l’emmener au bureau.
- Il a aussi été observé une augmentation du niveau de performances et de productivité, plus de motivation, d’implication et de bien-être.
Retrouvez leur dossier spécial animaux au travail avec des conseils pour mettre en place cette nouvelle pratique au sein de votre entreprise.
Et ailleurs dans le monde ?
Si en France ce n’est pas encore une pratique très répandue, outre atlantique, de nombreuses entreprises s’y sont mises. Aux Etats-Unis par exemple, une entreprise sur cinq autorise la présence des animaux au bureau, dont Amazon, Google ou Nestlé Purina. Au Canada, ce sont des entreprises comme Hootsuite, Electronic Arts et Mars qui acceptent la présence des chiens sur le lieu de travail.
Certaines entreprises comme BrewDog, brasserie artisanale en Ohio, vont même plus loin avec le « congé papattes » (pawternity) qui offrent une semaine de congés payés aux employés venant d’adopter un animal de compagnie.
Chez nos voisins italiens, une femme est parvenue à obtenir deux jours de congés afin de pouvoir soigner son chien qui nécessitait des soins urgents. Elle a pour cela bénéficié du soutien de l’association de protection des animaux LAV pour que ses deux jours de congés soient comptabilisés comme « motif personnel grave ou familial. » Peut-être un premier pas vers des jours animal malade ?