Depuis 2016, il est possible de pratiquer du sport par ordonnance, mais c’était jusqu’à présent réservé aux personnes souffrant d’une affection longue durée comme le diabète ou la sclérose en plaque. Le 17 mars 2021, dans le cadre du vote de la proposition de loi LREM sur le sport, les députés ont entériné l’élargissement du sport sur ordonnance aux maladies chroniques comme l’obésité, l’hypertension ou la dépression.
Rappel du décret de 2016
“Le médecin traitant peut prescrire [au patient atteint d’une affection de longue durée] une activité physique dispensée par l’un des intervenants suivants :
1° Les professionnels de santé mentionnés aux articles L. 4321-1, L. 4331-1 et L. 4332-1 ;
2° Les professionnels titulaires d’un diplôme dans le domaine de l’activité physique adaptée délivré selon les règles fixées à l’article L. 613-1 du code de l’éducation ;
3° Les professionnels et personnes qualifiées suivants, disposant des prérogatives pour dispenser une activité physique aux patients atteints d’une affection de longue durée.”
Ce décret concernait alors environ 10 millions de personnes qui souffraient de pathologies comme les AVC invalidants, le diabète de type 1 ou 2, la sclérose en plaque.
Un nouvel amendement
En ajoutant le terme de « maladie chronique et présentant des facteurs de risques », l’amendement de mars permet de faire profiter de ce dispositif à environ 20 millions de Français. Il concerne à présent les personnes souffrant d’hypertension, d’obésité et s’adresse également aux problématiques de santé mentale, ainsi les personnes dépressives pourront aussi en bénéficier.
Dans le décret de 2017, il était précisé que seul le médecin traitant pouvait prescrire de l’activité physique. Désormais, elle peut également être prescrite par un spécialiste.
Comment se déroule la prescription ?
Le médecin remplit un formulaire dans lequel il précise les objectifs recherchés dans cette pratique du sport: contrôle du poids, amélioration de la force musculaire, amélioration des capacités cardiorespiratoires, etc. et les contre-indications. Il interroge le patient sur ses préférences afin de s’assurer que le sport choisi lui convient : cela lui permet de rester motivé.
Quelle structure et quels professionnels peuvent accueillir ces patients ?
Le médecin oriente le patient vers les acteurs locaux ayant mis en place l’Activité physique adaptée (APA) : éducateurs sportifs au sein de clubs, kinésithérapeutes, psychomotriciens ou ergothérapeutes. Il se base pour cela sur le MédicoSport Santé, base de données publiée par le Comité national olympique et du sport français (CNOSF). Le patient peut également se renseigner auprès de sa mairie.
Pour pouvoir dispenser ces séances de sport, les entraineurs doivent disposer d’un diplôme spécifique comme un Master STAPS option activité physique adaptée et santé ou une certification complémentaire “sport santé” par exemple.
Prise en charge des séances d’APA
La pratique du sport sur ordonnance n’est pas remboursée par la Sécurité sociale. Cependant, certaines villes ou départements ont mis en place des dispositifs d’aide au financement de ces séances, comme à Strasbourg par exemple. En règle général, les coûts de ces activités restent abordables.
Il est possible d’accéder aux équipements sportifs même en temps de Covid
Les patients bénéficiant du sport sur ordonnance sont les seuls, avec les sportifs haut niveau et les étudiants en sport, à pouvoir accéder aux équipements pendant la crise sanitaire.
Dans le Nord de la France, la piscine de Raismes accueille à nouveau du public sur prescription médicale depuis le mois d’avril. De même, dans le Douaisis, les salles de sport sont ouvertes aux patients. L’agglomération a enregistré près de 30% de demandes d’inscription en plus avec la crise sanitaire. Des activités physiques variées sont proposées : gym douce, VTT, natation, renforcement musculaire, etc.
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