La silice cristalline présente des risques sanitaires élevés pour les travailleurs
Des centaines de milliers d’ouvriers sont exposés à des risques d’inhalation de silice cristalline en France selon une étude récente de l’Anses. L’organisme préconise des mesures préventives pour limiter la contraction de maladies.
L’aspiration de la silice cristalline est dangereuse pour la santé, écrit la semaine dernière l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail). Environ 365 000 personnes respirent de la poussière de silice cristalline dans l’exercice de leur métier, en particulier dans la construction et l’industrie.
Un minéral potentiellement cancérigène
La silice cristalline se présente essentiellement sous la forme de quartz. Des mélanges comme le béton, le mortier, ou les enduits de façade sont composés de silice cristalline, ainsi que de nombreux produits (caoutchoucs, peintures, verrerie…). L’inhalation de la poussière peut provoquer des maladies respiratoires comme la silicose ou le cancer broncho-pulmonaire, voire entraîner le développement de maladies auto-immunes. La valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP) à la silice cristalline est fixée à 0,1 mg par m3 et pourtant, entre 23 000 et 30 000 travailleurs sont exposés à un niveau plus élevé que cette limite.
Un manque d’information et de prévention
Bien que la silice cristalline soit classée cancérigène depuis 1997 par l’Organisation Mondiale de la Santé, l’Anses déplore le manque de prévention auprès des travailleurs et des entreprises. Par exemple, aucun lien entre la contraction de la silicose et l’inhalation de silice cristalline n’est établi dans les tableaux de reconnaissance des maladies professionnelles. Il semble capital de revoir les VLEP jugées trop élevées, et d’informer davantage les travailleurs sur les risques qu’ils encourent.
Sources : Anses ; Les Echos ; Sciences et Avenir (mai 2019)