Absences, somnolences, baisse de la concentration, … la consommation d’alcool sur le lieu de travail peut être à l’origine de nombreux dysfonctionnements voire d’accidents du travail. Certains métiers, employant notamment des intérimaires, sont particulièrement exposés. Éclairages.
Alcool au travail : quels sont les risques ?
Qu’elle soit ponctuelle ou régulière, la consommation d’alcool pousse à des conduites dangereuses. En effet, elle porte atteinte à l’état de santé (troubles de la vue, de la coordination, de la mémoire…) et altère le jugement et l’analyse des situations.
Au travail, elle peut donc être responsable de situations mettant en danger le salarié mais aussi ses collègues et favoriser les accidents du travail.
Un grave accident peut, par exemple, survenir en cas de somnolence au volant. De même, en cas de conduite d’engin, une baisse d’attention liée à la consommation d’alcool peut entraîner un accident blessant un collègue ou le travailleur lui-même.
Bon à savoir : Qu’est-ce qu’une consommation d’alcool excessive ?
Il n’y a pas de consommation d’alcool sans risque mais des consommations à risque plus ou moins élevé. Il n’existe donc pas de seuil de consommation qui permettrait à coup sûr de limiter les risques pour la santé tout au long de la vie.
Il existe toutefois une valeur repère qui est de 10 verres d’alcool standard par semaine, maximum, sans dépasser 2 verres par jour, avec deux jours dans la semaine sans consommation.
Alcool au travail : quels sont les métiers les plus exposés ?
Certains secteurs d’activité et métiers sont particulièrement à risque :
- employés en mission utilisant un véhicule,
- chauffeurs routiers ou conducteur de transport en commun,
- manutentionnaires utilisant des engins de levage,
- travailleurs en hauteur,
- ouvriers sur machines outils
- …
Ces secteurs emploient souvent des travailleurs intérimaires. Les entreprises de travail temporaires sont donc tenues de sensibiliser et de former les travailleurs sur les dangers de la consommation d’alcool en milieu de travail. L’entreprise utilisatrice, de son côté, doit veiller à ce que les travailleurs intérimaires en poste ne soient pas sous l’emprise de l’alcool afin d’assurer le bon fonctionnement de l’activité.
Alcool et travail : que dit la loi ?
Le Code du travail est clair : aucune boisson alcoolisée n’est autorisée sur le lieu de travail. Néanmoins, le vin, la bière et le cidre ou le poiré sont tolérés (Code du travail, art. R. 4228-20). L’interdiction s’étend à la présence de personnes en état d’ivresse dans l’entreprise.
Si de l’alcool est présent lors d’un pot au sein de l’entreprise, l’employeur doit s’assurer que la santé de ses salariés n’est pas altérée. En effet, l’employeur est tenu à une obligation de sécurité envers ses salariés. Il doit donc prendre les mesures nécessaires pour préserver la santé et la sécurité de ses salariés. Le non-respect de cette obligation constitue en cas d’accident du travail une faute inexcusable si l’employeur avait ou aurait dû avoir conscience du danger encouru par les salariés et qu’il n’a pas pris les mesures nécessaires pour les en préserver.
Lorsqu’un intérimaire est mis à la disposition d’une entreprise utilisatrice et qu’il est victime d’un accident du travail, la responsabilité peut être partagée entre l’entreprise de travail temporaire, garante de la santé et de la sécurité de ses salariés, et l’entreprise utilisatrice. L’entreprise de travail temporaire dispose effectivement d’une action récursoire contre elle pour obtenir le remboursement des conséquences financières de cet accident.
Alcool et travail : quelles mesures de prévention ?
Pour se protéger et protéger ses salariés, l’employeur peut mettre en place plusieurs actions :
- Limiter la quantité de boissons alcoolisées proposée lors des événements. Le règlement intérieur peut contenir une clause pour encadrer les usages de l’alcool ou l’interdire complètement ;
- Mettre en place des actions de prévention (information, sensibilisation sur les dangers liés à la consommation d’alcool …) visant à limiter les risques et à responsabiliser les salarié.
Lire également : Zéro alcool en entreprise : le choix des employeurs
Les médecins du travail sont à l’écoute de demandes de rendez-vous des employeurs soucieux de la consommation à risques (alcool et autres produits) de leurs salariés pouvant causer des troubles dans l’entreprise.
Les équipes PÔLE SANTÉ TRAVAIL sont également à votre disposition pour vous conseiller dans la mise en place de plans de prévention adaptés et accompagner vos salariés en difficulté grâce au Pôle Ressources en ADDictologie (PRADD).
Pour aller plus loin, retrouvez tous nos documents de prévention aux addictions.