Selon une étude menée par le Salon des micro-entreprises en 2015, près d’un actif sur 5 est un slasheur. Il cumule ainsi plusieurs métiers et statuts, qui n’ont parfois rien à voir entre eux. Symboles d’une société qui change, les slasheurs bouleversent en profondeur les codes du travail.
Slasheurs : qui sont-ils ?
Issu du mot anglais slash qui désigne la barre oblique que l’on utilise pour séparer deux métiers exercés en même temps, le terme slasheurs qualifie les travailleurs qui cumulent plusieurs activités, parfois complémentaires ou alors totalement différentes.
Le terme désigne ainsi des indépendants qui combinent les activités, des employés à temps plein et auto-entrepreneurs, des travailleurs à temps partiel…
Davantage généralistes et polyvalents que spécialistes d’un sujet, les slasheurs ou pluriactifs choisissent de travailler en mode « multi ». Ils jonglent ainsi avec plusieurs activités professionnelles par choix, plus que par nécessité.
Leurs moteurs : la curiosité et l’épanouissement au travail. C’est donc la volonté de s’accomplir dans le travail qui prime chez les slasheurs !
Pour eux, le cumul des emplois représente la solution idéale pour :
- Concilier travail et passion ;
- Développer le goût d’apprendre ;
- Nourrir sa curiosité intellectuelle ;
- S’organiser et gérer de front vie professionnelle et vie familiale.
Slashing : nouvelle tendance au travail ?
Cumuler plusieurs activités n’est pas nouveau. En revanche, le revendiquer et l’afficher comme mode de vie professionnelle est un phénomène récent.
Une explication qui trouve son origine dans la conjoncture. La digitalisation, la nomadisation du travail mais également l’hybridation des formats traditionnels du travail (salariat, auto-entrepreneuriat …) redistribuent les cartes. Dans un monde incertain et en constant mutation, doublé d’une crise, l’agilité et la flexibilité constituent de véritables atouts.
Le slashing attire tout particulièrement les profils juniors. Selon une étude OpinionWay pour Horoquartz, 39 % d’entre eux auraient moins de 30 ans[1]. Le terme slasheur a d’ailleurs fait son entrée dans le Larousse qui le définit ainsi : « Personne, généralement issue de la génération Y, qui exerce plusieurs emplois et/ou activités à la fois ».
Cependant, des profils plus expérimentés slasheurs. Certains séniors se dirigent vers le slashing par volonté d’épanouissement et de liberté sans attendre la retraite pour oser se lancer.
Pour tous, le choix du slashing permet de multiplier les expériences et par conséquence les compétences.
Léonard de Vinci, slasheur avant l’heure
A la Renaissance, les « polymathes » ou personnalités érudites dans de nombreux domaines étaient particulièrement reconnus. En s’illustrant dans des domaines variés (peinture, musique, architecture, astronomie, mathématiques, anatomie …), Léonard de Vinci peut être considéré comme un précurseur du slashing. Sans compter ses nombreuses inventions !
Slashing : un nouvel enjeu pour les entreprises
Les entreprises s’intéressent de plus en plus aux slasheurs. Leur capacité d’adaptation, leur créativité et leur polyvalence représentent de véritables atouts à l’heure où l’agilité et l’innovation représentent des défis majeurs.
Les entreprises réfléchissent aujourd’hui aux solutions pour permettre à leurs salariés de valoriser l’ensemble de leurs compétences et talents, afin de réduire le risque d’ennui et le sentiment de routine. Un axe de réflexion essentiel pour fidéliser les salariés pluriactifs et les plus jeunes pour qui « carrière » ne rime pas nécessairement avec « employeur unique ».
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[1] Etude réalisée par OpinionWay sur un échantillon de 2 253 salariés, travaillant dans une entreprise privée ou publique. Cet échantillon a été extrait d’un échantillon représentatif de salariés français.