En cette journée de la Statistique, qui se tient le 20 octobre, Karine WLOCH, nous parle de son métier de statisticienne chez PÔLE SANTÉ TRAVAIL qui a évolué au fil des années. Peu connu, ce métier est pourtant essentiel pour analyser et faire parler les chiffres au profit de la prévention des risques professionnels. Rencontre.
1. En quoi consiste le métier de statisticienne dans un service de prévention et de santé au travail ?
Mon métier a deux facettes. D’une part, j’accompagne les équipes de santé au travail pour les aider à la mise en place d’études chiffrées afin de monter à l’entreprise et de convaincre l’employeur de l’utilité des actions de prévention pour améliorer les conditions de travail et la santé des salariés.
D’autre part j’exploite les données depuis notre logiciel métier dans ce même but, mais aussi afin de prioriser les actions à mener ainsi que nos projets internes.
L’équipe de santé au travail apporte les observations faites sur le terrain et les reporte dans notre logiciel métier. Cela permet ensuite de croiser nos regards avec des apports différents sur des situations de travail et la santé des salariés.
L’objectif est d’apporter du concret à l’employeur, de mettre en visibilité les problématiques de santé au travail qui ne sont pas toujours perceptibles.
2. Qu’est-ce ce qui vous plaît dans votre métier ?
Mon métier de statisticienne est transverse et me permet de travailler tant avec les équipes de santé au travail, mais aussi avec les fonctions supports pour réaliser des études internes et des évaluations de nos services. C’est enrichissant d’avoir des regards différents et de pouvoir passer d’un sujet à un autre.
3. En quoi la statistique est indispensable en prévention et santé au travail ?
Les données chiffrées sont essentielles, elles permettent de prioriser les actions de prévention menées par nos professionnels de santé au travail. Cela nous permet d’intervenir en prévention primaire pour agir avant l’apparition de troubles sur la santé des travailleurs.
4. Quels types de problématiques peuvent ressortir des analyses faites par les chiffres ?
Lorsque je réalise un état des lieux avec une équipe, nous pouvons par exemple voir que dans telle entreprise il y a une augmentation de certaines pathologies comme les troubles musculo squelettiques, une échelle du stress plus élevée depuis quelques mois, ou encore une augmentation des inaptitudes. Ces problématiques peuvent être soulevées dans mes analyses et permettent parfois de lancer une enquête plus conséquente pour accompagner l’employeur dans sa démarche de prévention. Cela permet de gagner du temps.
5. Avez-vous un exemple d’analyse qui a débouché sur des solutions ?
Oui, par exemple, nous avions travaillé sur une population d’agents de production d’une entreprise de fabrication d’équipements industriels.
Les salariés se plaignaient de plus en plus d’irritabilité, de troubles du sommeil et de maux de tête dû au bruit. Nous avons identifié les facteurs à l’origine des plaintes auditives via un questionnaire soumis aux salariés lors de l’entretien avec l’Infirmier Santé Travail. Nous nous sommes aperçus que les plaintes des salariés étaient liées à un niveau d’exposition important de bruit accentué par le non-port systématique des protections auditives. Cette étude a été complétée par des analyses de poste et des audiogrammes. La solution en première intention a été de sensibiliser les salariés lors des consultations sur le risque bruit et d’adapter les protections individuelles. Pour la suite, l’équipe continue à accompagner l’entreprise sur la réduction du bruit à la source.
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