A partir du 9 juin, les employeurs pourront demander à leurs salariés de revenir travailler au bureau de manière progressive. Ils seront libres de décider du rythme présentiel/distanciel qu’ils souhaitent imposer aux équipes. Cependant, la pandémie a démontré que le télétravail n’empêchait pas certaines entreprises de tourner, c’est pourquoi certaines d’entre elles réfléchissent à un nouveau mode d’organisation hybride, entre télétravail et présence au bureau.
La ministre du travail, Elisabeth Borne, a bien précisé qu’il ne s’agissait pas encore d’un retour à 100% au bureau, qui serait interdit dans un premier temps, afin de continuer à lutter contre la pandémie. Le télétravail s’est avéré efficace pendant cette crise sanitaire. “À titre de repère, le nombre de jours de télétravail va passer à trois jours?dans la fonction publique?à partir du 9 juin. Ce doit être le point de départ d’une impulsion pour trouver le bon équilibre entre présentiel et distanciel, et mettre en place de nouvelles pratiques” a expliqué la ministre.
Et si ce nouveau mode de fonctionnement hybride dépassait le cadre de la pandémie et devenait le futur des entreprises?? C’est en tout cas ce qui est plébiscité par de nombreux salariés. D’après une enquête réalisée mi-avril par la plateforme Dynata, certains salariés sont très tranchés et souhaitent revenir tous les jours au bureau, cela concerne 36% d’entre eux, alors que 27,4% des personnes interrogées ont, elles, apprécié la nouvelle organisation du travail qu’est le télétravail et souhaiteraient que cela perdure. Mais une majorité de 36,6% aimerait pouvoir faire les deux.
Cette solution hybride consisterait à faire 2 à 3 jours de télétravail par semaine et d’aller au bureau le reste du temps. Certaines entreprises ont choisi d’organiser ce retour au travail dans le dialogue et de ne pas imposer leur décision aux salariés. Les équipes santé travail peuvent accompagner les entreprises dans la mise en place de nouvelles organisations de travail, adaptées à leurs besoins et en adéquation avec les aspirations des collaborateurs.
L’exemple de Google
Début mai 2021, Sundar Pichai, PDG d’Alphabet, maison mère de Google, a confirmé qu’après la pandémie, la compagnie allait définitivement passer au travail hybride. Il a déjà annoncé que le retour au bureau ne se ferait pas avant septembre 2021, et il s’attend à ce que 20% de ses employés n’y retournent jamais et continuent le télétravail. Il pense que 60% du personnel de Google travaillera trois jours au bureau et sera en télétravail depuis le lieu de leur choix les deux autres jours. Ce sont les salariés qui pourront décider du rythme qu’ils préfèrent.
La méthode Flex Desk, complémentaire du travail hybride
Dans les années 90, les cabinets de conseil ont inventé ce nouveau mode d’organisation de travail qui consiste en l’absence de poste de travail fixe. Cette méthode est de plus en plus utilisée, notamment dans les grandes entreprises ou les agences, 14% des salariés n’ont pas eu de poste attribué en 2019 (contre 6% en 2017). Selon l’entreprise, le collaborateur peut avoir la possibilité de réserver un bureau ou est soumis à la loi du «?premier arrivé, premier servi.?»
Si le Flex Desk a été inventé, c’est à l’origine pour avoir un gain de place. Tous les salariés d’une entreprise ne sont jamais au même moment dans les bureaux entre les congés et les missions de terrain, ce qui signifie qu’en moyenne, un poste de travail individuel n’est occupé que 60% du temps. Le concept de «?bureau flexible?» permet donc de repenser les espaces de travail pour économiser de la place et donc faire baisser les coûts. Mais ce n’est pas seulement une question de finances, l’entreprise peut également repenser l’aménagement des bureaux et proposer aux équipes des espaces plus informels favorisant la créativité, le travail d’équipe ou la concentration comme des bulles, des rooftops, des canapés, etc.
La Covid-19 a accéléré ce phénomène puisque beaucoup de salariés se sont retrouvés en télétravail, et il a fallu trouver des solutions pour que ceux qui venaient au bureau soient à distance. De plus, le Flex Desk implique que les bureaux soient désormais vides, ils sont donc plus faciles à désinfecter.
Alors que certaines entreprises tendent vers le travail hybride, ce concept a tout à fait sa place dans cette nouvelle organisation du travail.
Pour aller plus loin
Webinaire?: «?Du télétravail confiné subi vers un modèle construit et choisi?»