Jardiniers, paysagistes, éleveurs, bûcherons, … de nombreux métiers exercés en extérieur exposent les salariés au contact avec les tiques, au risque de contracter la maladie de Lyme. Si elle n’est pas contagieuse, la maladie de Lyme peut compromettre l’exercice de ces professions en cas de détection tardive. Comment s’en protéger ? PÔLE SANTÉ TRAVAIL vous informe.
La maladie de Lyme, c’est quoi ?
La maladie de Lyme ou borréliose de Lyme est une infection due à une bactérie[1] transportée par une tique.
La maladie se contracte uniquement par la piqûre d’une tique infectée par une bactérie qu’elle transmet d’un individu à l’autre en se nourrissant de son sang. Infectieuse, mais non contagieuse, la maladie de Lyme ne se transmet pas par simple contact.
Le saviez-vous ?
Selon Santé publique France, plus de 30 000 cas sont identifiés chaque année en France.
Particulièrement active du printemps jusqu’en automne et sur l’ensemble du territoire français (en-dessous de 1 500 m d’altitude), la tique prolifère dans les zones boisées et humides, les parcs, les jardins et les prairies.
Quels sont les professionnels les plus exposés ?
Les professionnels qui travaillent dans la nature sont particulièrement exposés au risque de piqûre de tique : jardiniers, paysagistes, élagueurs, bûcherons, gardes-forestiers, …
Les professionnels en contact avec les animaux, sauvages ou domestiques, sont également exposés : éleveurs, gardes-chasse, gardes-pêche …
A noter: Dans le cadre de l’évaluation des risques professionnels, l’employeur doit inclure ce risque dans sa démarche de prévention. Votre équipe de santé travail peut vous conseiller dans la mise en place des mesures adaptées.
Les premiers symptômes de la maladie de Lymeapparaissent dans les 3 à 30 jours après la piqûre de tique.
Une plaque rouge inflammatoire, appelée érythème migrant, apparaît alors autour du point de piqûre, avant de s’étendre progressivement (la plaque a un diamètre souvent supérieur à 5 cm). Celle-ci peut s’accompagner de fièvre, mais elle ne démange pas. Le traitement par antibiotiques est indispensable. L’érythème migrant disparaît alors rapidement en 1 à 4 semaines.
En l’absence de traitement antibiotique, d’autres symptômes plus graves peuvent survenir :
- Atteinte du système nerveux: nerfs, paralysie faciale, méningites … ;
- Atteinte des articulations: genoux, coudes … ;
- Plus rarement, atteinte de la peau (lésion cutanée nodulaire), des yeux (uvéite) ou du cœur (troubles du rythme cardiaque) …
Maladie de Lyme : comment se protéger ?
Pour prévenir le risque de maladie de Lyme, il est possible d’agir sur différents leviers :
- Limiter la prolifération des tiques: si possible, faucher, tondre court et fréquemment, limiter l’accès des jardins à la faune sauvage ;
- Limiter le risque de se faire piquer:
- porter des vêtements longs (couvrant les bras, la nuque et les jambes) et fermés (fixer le bas du pantalon dans les chaussettes, rentrer la chemise dans le pantalon ;
- appliquer éventuellement des répulsifs contre les insectes sur la peau découverte ou les vêtements en suivant le mode d’emploi et en respectant les contre-indications.
- Limiter le risque d’infection:
- au retour du travail, s’inspecter minutieusement le corps (aisselles, genoux, cuir chevelu…) en se faisant éventuellement aidé ;
- en cas de piqûre, retirer la tique à l’aide d’un tire-tique (plus la tique reste longtemps, plus le risque d’infection augmente) ;
- répéter l’inspection le lendemain.
Dans les 4 semaines suivant la piqûre, il est impératif de surveiller le(s) point(s) de piqûre ou la survenue de signes pseudo-grippaux (fièvre, courbatures, douleurs articulaires, maux de tête…) et de consulter rapidement son médecin traitant en cas d’apparition ces signes.
Bon à savoir : Sous certaines conditions, la maladie de Lyme maladie peut faire l’objet d’une demande de reconnaissance en maladie professionnelle par le malade ou ses ayants droit. La maladie de Lyme est une maladie professionnelle indemnisable (tableau n° 5 bis du régime agricole, n° 19 B du régime général).
Au-delà de l’activité professionnelle, les activités dans la nature constituent également des facteurs de risques : promenades en forêt, randonnées, cueillette, camping, chasse …
Après ces activités, il est donc essentiel d’examiner minutieusement les personnes concernées, notamment les enfants. En effet, les enfants tout comme les femmes enceintes ou les personnes immunodéprimées sont particulièrement fragileset doivent donc consulter un médecin en cas de piqûre.
Après examen et selon les symptômes, le médecin traitant jugera de la nécessité ou non de prescrire untraitement par antibiotique.
[1] Barrelia Burgdorferi sensu lato