De plus en plus de dépôts sauvages bourrés d’amiante sont recensés dans la nature. Or l’exposition à ce matériau isolant hautement toxique peut amener le développement d’un cancer.
Tôles, dalles, ardoises, tuiles, plaques de façade, cloisons, conduits, canalisations… Beaucoup de déchets contiennent de l’amiante. Ces fibres dangereuses pour la santé ont été découvertes dans de nombreuses décharges sauvages de France par une trentaine d’internautes, montre une enquête participative de France Info parue il y a peu. Abandonnés dans un coin de forêt ou de champ, les débris de chantier couverts d’amiante peuvent rester des jours, des mois voire des années à ciel ouvert. La plupart du temps, les principaux responsables sont les professionnels du bâtiment.
Vers un cancer 20 à 40 ans après
« L’amiante est extrêmement volatil », « il est très facile d’en inhaler si on reste au contact », explique Audrey Petiteau, ingénieure prévention des risques à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Sans protection adaptée, les poussières se déposent dans les poumons sans pour autant avoir des effets immédiats. 20 à 40 années plus tard, la personne exposée peut contracter certaines affections respiratoires bénignes, ou graves : plaques pleurales, cancers des poumons et de la plèvre, fibroses, absestose… Selon les autorités sanitaires, l’amiante cause 3 000 à 4 000 maladies professionnelles par an dans l’Hexagone et pourrait provoquer 100 000 décès d’ici 2025.
Pour la Fédération française du bâtiment, le fléau des dépôts sauvages est d’une ampleur difficile à évaluer. Le syndicat du secteur Capeb estime qu’il s’agit d’une « conséquence des obligations liées au désamiantage des bâtiments ». Interdit d’utilisation depuis 1997, l’amiante constitue un problème considérable de santé publique et de santé au travail en France.
Pour en savoir plus sur le sujet, consultez nos documents de prévention.
Sources : Sciences et Avenir / France Info / INRS / Ademe (janvier 2019)