Chaque année, le mois d’octobre est un mois pour informer et sensibiliser au dépistage du cancer du sein. Selon l’Institut National du Cancer, près de 59 000 nouveaux cas ont été détectés en 2018. Fatigue, stress, effets secondaires du traitement ou de la maladie elle-même…, de nombreux facteurs peuvent perturber la vie professionnelle. Comment associer cancer du sein et activité professionnelle ? PÔLE SANTÉ TRAVAIL vous éclaire.
Qu’est-ce que le cancer du sein ?
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme et responsable de 14 % des décès féminins par cancer.
Un cancer du sein résulte d’un dérèglement de certaines cellules qui se multiplient pour former le plus souvent une masse appelée tumeur.
Le risque de développer un cancer du sein est plus élevé après la ménopause. Mais l’âge n’est pas le seul facteur de risque. Les antécédents familiaux ou personnels, la sédentarité, le surpoids, le tabagisme ou encore l’alimentation (si elle est riche en graisses et sucres) influencent le développement d’un cancer du sein.
Dans la majorité des cas, le cancer se développe en plusieurs mois, voire plusieurs années. Plus le cancer du sein est détecté tôt, plus il se soigne facilement et plus les chances de guérison sont élevées. Le taux de survie à 5 ans pour un cancer détecté à un stade précoce s’élève à 99 % contre seulement 26 % pour un cancer diagnostiqué à un stade tardif.
La prévention et le dépistage restent donc essentiels. Dès l’âge de 25 ans et même en l’absence de symptômes, il est recommandé de faire un examen clinique des seins par un professionnel de santé (médecin traitant, gynécologue, sage-femme) une fois par an.
Le saviez-vous ? Les hommes aussi peuvent développer un cancer du sein. Un risque néanmoins très rare : le cancer du sein chez l’homme représente moins de 1% des cancers du sein. Les facteurs (âge, prédispositions génétiques, obésité, consommation d’alcool, …), les symptômes, l’évolution de la maladie et la prise en charge sont sensiblement identiques chez l’homme et chez la femme.
Cancer du sein et travail : quelle est la situation ?
Aucun lien entre travail et cancer du sein n’est clairement établi. Cependant, certaines études, comme celle de l’INSERM, tendent à établir un lien de causalité entre travail de nuit et cancer du sein.
L’activité professionnelle de nuit (entre minuit et cinq heures du matin) fait croître le risque du cancer du sein de 26% chez les femmes non ménopausées. Ce pourcentage est encore renforcé chez les femmes qui travaillent de nuit plus de deux soirs par semaine pendant 10 ans et plus. Les perturbations du rythme circadien (horloge biologique) et l’exposition à la lumière en pleine nuit (qui supprime une large part de l’apport de mélatonine), pourraient expliquer ce risque d’augmentation.
Renouer avec son ancien rythme de vie, conserver les relations sociales, garder le moral, … certaines femmes atteintes du cancer du sein font le choix de continuer leur activité professionnelle sans arrêt de travail.
Pourtant, la majorité d’entre elles n’ont pas repris le travail un an après la fin de leur traitement.
Cancer du sein et travail : comment organiser la reprise du travail ?
Plusieurs dispositifs, inscrits dans le droit du travail, contribuent à accompagner les personnes femmes d’un cancer du sein dans leur retour à l’emploi :
- autorisation d’absence pour raisons médicales ;
- aménagement de poste ;
- mi-temps thérapeutique : reprise du travail à temps partiel pour motif thérapeutique après un arrêt total prescrit par le médecin du travail.
Le retour au travail est un moment clé dans la reconstruction des personnes malades. Fatigue, réactions de la hiérarchie et des collègues, suivi médical, …Cela n’en reste pas moins une étape délicate !
Pour faciliter la reprise d’activité, une bonne anticipation est indispensable. Concrètement, la salariée peut solliciter une visite de pré-reprise auprès de son médecin du travail. Cette rencontre, organisée le plus tôt, permet d’évaluer si la salariée sera apte ou non à reprendre le travail dans les mêmes conditions qu’avant son départ en congé maladie.
Avec l’accord de la salariée, le médecin du travail peut alors entrer en contact avec l’employeur pour étudier le poste de travail et les éventuels aménagements de poste.
A noter : Dans la plupart des cas, des aménagements de poste sont à prévoir. Leurs financements passent par le biais de l’Agefiph, ce qui sous-entend une reconnaissance préalable du statut de travailleur handicapé par la maison départementale des personnes handicapées (MDPH).
Le manager peut également favoriser le retour et le maintien dans l’emploi de la salariée. Voici quelques conseils pour faciliter cette étape :
- Préparez le retour de la travailleuse pour qu’elle se sente bien : restez en contact avec elle pendant son arrêt, proposez-lui un rendez-vous informel à son retour (petit-déjeuner, café, repas …) avec l’ensemble de l’équipe ;
- Organisez un entretien afin d’aborder tous les sujets essentiels : vos attentes, celles de ses collègues et celles de la salariée ;
- Déterminez ce que la salariée est capable de faire et établissez ensemble une feuille de route (en tenant compte du fait qu’il peut s’écouler un certain temps avant qu’elle ne retrouve toutes ses capacités).
- Veillez à un accompagnement et à un suivi sur le long terme : pourquoi ne pas désigner un « mentor », qui peut être un membre de l’équipe des ressources humaines, vous-même ou quelqu’un d’autre, vers qui votre collaboratrice pourra se tourner en cas de difficultés ou de problèmes ?
Consultez notre dépliant : Le dépistage du cancer du sein