Un demi-million de personnes handicapées sont au chômage. Pour faciliter leur retour à l’emploi, la réforme du travail se dirige vers une politique inédite depuis la loi de 2005.
Le handicap est le premier motif de discrimination dans les entreprises françaises, montre un rapport 2017 de l’APF France Handicap. Les personnes handicapées ont trois fois moins de chance d’être recrutées et deux fois plus de risques de connaître le chômage, détaille il y a peu Jacques Zeitoun, vice-président du Défenseur des droits.
Les employeurs rechignent à embaucher des personnes handicapées pour différentes raisons liées à des facteurs externes : l’accès au transport, l’environnement de travail, le logement… A cela s’ajoutent l’âge mais aussi une sous-évaluation des capacités et une surévaluation des difficultés liées au handicap. Ces discriminations touchent particulièrement les femmes (43%). Face à une telle problématique, le gouvernement entend imposer l’obligation d’emploi du travailleur handicapé en 2020. La réforme en cours mobilise tous les chefs d’entreprise, y compris ceux de moins de 20 salariés.
Des dispositifs entièrement repensés
Aujourd’hui, le taux d’employabilité des personnes en situation de handicap avoisine les 5,4% dans le public et les 3,5% dans le privé (en dessous du seuil légal). L’année prochaine, il devra atteindre au moins 6% dans les deux cas à travers toutes les formes d’emploi possibles comme le stage, la mise en situation professionnelle ou encore l’intérim. L’État mettra en place des accords agréés en faveur des travailleurs handicapés, afin de trouver un juste milieu entre le travail ordinaire et le milieu adapté et protégé.
Devant le manque de lisibilité des offres de recrutement, cinq groupes de travail planchent de façon concertée sur les mesures simplifiant l’embauche, les parcours d’insertion et les conditions du changement : modalités d’accompagnement, offre de formation, création d’une plateforme de services…
Des mentalités à changer en entreprise
Le monde du travail a également sa part de responsabilité. L’ensemble des salariés d’une même société doit veiller à l’intégration des personnes handicapées, en montrant attention, considération et bienveillance. Il faut tout simplement dédramatiser le sujet du handicap et faire preuve de bon sens. Pour prévenir les comportements inadaptés, des mesures de sensibilisation peuvent être mises en place : conférences, débats, affichettes… La communication permet d’instaurer un climat de confiance, de lever les tabous et éventuellement de pousser certains employés handicapés à se manifester.
Sources : L’Essor, Mag’Centre, Exclusive RH (mars-avril 2019)